Une ville engagée pour le climat
Un. Une ville qui prend part à la lutte contre le réchauffement climatique
- Nous prévoirons un aménagement du territoire avec des quartiers intégrés où tous les services seront présents à proximité, de sorte que le choix énergétique le plus économique soit également le plus logique.
- Nous préparerons la Ville aux conséquences du changement climatique. Nous miserons sur davantage d’espaces verts et de plans d’eau qui pourront absorber de grandes quantités de précipitations et rafraîchir la ville.
- Nous rendons les sols perméables à l’eau là où c’est possible (parkings,...) et stoppons l’artificialisation des sols.
- Nous établirons un plan pour déboucher les avaloirs et entretenir le réseau d'égouts.
- Nous vérifierons si la Ville a de l’argent dans des fonds qui investissent dans les carburants fossiles. Si c’est le cas, nous les en retirerons et l’investirons dans la société communale d’énergie (voir ci-dessous).
- En ville, là où nous le pourrons, nous soutiendrons les initiatives stimulant une économie circulaire en circuit court. Initiatives partagées, repair cafés et marchés agricoles locaux pourront compter sur notre soutien.
- Nous examinerons le potentiel de construire un réseau de chauffage urbain (comme cela existait à Charleroi et comme ça existe à Copenhague ou Munich) qui pourrait associer la chaleur industrielle excédentaire des industries à la demande en chaleur de la ville.
- Nous préparons les repas scolaires et pour les personnes âgées, à partir de circuit court (ferme Delsamme, etc.) pour développer l’économie de l’alimentation locale et saine.
- Nous lancerons un grand plan d’investissement pour rénover l’ensemble des bâtiments publics en termes d’énergie et d’isolation. La société de construction et de rénovation de logements publics pourrait largement y contribuer.
La Louvière est de plus en plus confrontée aux défis posés par le réchauffement climatique planétaire. Depuis que les industriels ont découvert au XIXe siècle le charbon puis le pétrole et le gaz comme sources d’énergie à bon marché, ils se sont mis à consommer des carburants fossiles à un rythme accéléré. Cela a un impact catastrophique : les températures grimpent, les saisons changent et le niveau de la mer monte. Aujourd’hui, le changement climatique touche de plus en plus de monde, dans notre ville aussi.
Faire de La Louvière une ville neutre en carbone va bien au-delà de l’énergie durable et d’un revirement dans l’industrie. Il s’agit également de s’y prendre autrement sur le plan de la mobilité et du logement. Il s’agit de s’y prendre de façon très consciente avec l’espace public. La politique climatique n’a rien d’une île en soi ; elle parcourt comme un fil vert tous les domaines de la politique.
Nous allons faire de La Louvière une ville où les choix en faveur du vélo et des transports publics vont de soi. Les autorités communales actuelles ne font pas ce choix. Avec comme résultat que les émissions en provenance du transport ne diminuent pas. C’est pour cette raison que notre plan de mobilité prévoit le passage de la voiture aux transports publics, à la bicyclette ou aux déplacements à pied.
Dans le planning territorial de notre ville, nous déplaçons les priorités. Dans une ville neutre en carbone, ce ne sont pas les profits des promoteurs qui ont priorité. Nous aménageons la ville de manière que les choix les plus économes sur le plan de l’énergie deviendront également les choix les plus logiques. Cela veut dire que des équipements de base seront présents dans chaque quartier : magasins, services et centres médicaux, mais aussi centres culturels, lieux de rencontre, espaces ouverts et espaces verts.
Nous préparerons également la ville aux retombées d’un changement climatique. Nous miserons sur davantage d’espaces verts et de plans d’eau qui pourront absorber de grandes quantités de précipitations et rafraîchir la ville. Les déserts de béton appartiendront au passé. Les rangées d’arbres sur le côté des rues et des routes seront soigneusement entretenues. Nous aménagerons davantage d’espaces de plantations et de verdure qui pourront absorber et retenir l’eau des grosses averses. Nous rendrons perméable à l’eau les parkings et autres espaces aujourd’hui bétonnés. Ainsi, nous rendrons non seulement la ville prête au changement climatique, mais nous ferons également de La Louvière un endroit où il sera sain et agréable de vivre.
Deux. Une entreprise communale d’énergie
- Nous établirons un plan pour créer une entreprise communale louviéroise d’énergie comme cela existe dans plusieurs grandes villes européennes (Munich, Hambourg,...) . Une entreprise publique d’énergie qui appartient à tous les louviérois. Elle investira dans l’économie d’énergie et fournira de l’énergie 100 % renouvelable à des prix abordables.
- Cette entreprise soutiendra les citoyens, associations et entreprises qui voudront placer des panneaux solaires (après isolation) sur leur toit et ainsi diminuer leur facture.
- Elle investira dans des panneaux solaires placés sur les toits de la ville ; elle aménagera également de vrais parcs à panneaux solaires sur les toits.
- Ceux qui n’ont pas les moyens financiers d’investir dans des panneaux solaires ou dans l’isolation pourront faire appel à cette société avec un système de tiers payant.
- Cette société répertoriera le statut d’isolation des blocs d’habitations et proposera des rénovations de groupe là où le besoin sera le plus grand, éventuellement en tiers payant. Les propriétaires seront invités à isoler leur propriété immobilière.
- Le conseil d’administration de cette entreprise communale d’énergie sera constitué au moins pour un tiers de simples citoyens louviérois et pour un tiers de travailleurs de l’entreprise. Ses rapports seront accessibles au public et les conseils d’administration pourront être suivis en direct sur internet.
- L’entreprise développera en collaboration avec NLMK, un réseau de chaleur urbain pour récupérer la chaleur industrielle, à destination des hôpitaux, de la cité administrative, voire de la piscine.
- Les personnes qui récolteront les signatures de 1 % de la population Louviéroise pourront mettre un point à l’ordre du jour du conseil d’administration de la société.
Nous créerons une entreprise communale d’énergie louviéroise. Une entreprise publique d’énergie à nous tous, avec deux objectifs en vue : un bon service public avec des prix de l’énergie abordables pour les Louviérois d’une part ; et la production d’énergie à 100 % renouvelable d’autre part. Ainsi, nous pourrons éliminer l’étouffante logique du profit qui, de nos jours, paralyse tellement le secteur de l’énergie et nous pourrons nous lancer pleinement dans l’énergie durable. Copenhague, Stuttgart et Munich le font déjà. Leurs entreprises urbaines d’énergie produisent de l’électricité durable à des prix abordables. C’est faisable chez nous aussi.
L’entreprise communale d’énergie ne tirera pas des plans sur la comète, mais soutiendra les Louviérois, les associations, les coopératives et les entreprises qui voudront investir dans l’énergie renouvelable. Quant à ceux qui n’auront pas les moyens de se procurer une batterie de panneaux solaires, elle leur donnera un coup de main en système de tiers payant où elle avancera les coûts de l’installation. De ce fait, la facture du propriétaire diminuera, mais il continuera à payer le même montant. La différence ira au remboursement de l’investissement. Une fois celui-ci complètement remboursé, la facture baissera à son niveau réel et le propriétaire pourra bénéficier d’une énergie renouvelable gratuite. De la sorte, l’argent que nous versons pour l’électricité ne quittera pas la ville pour du pétrole ou du gaz venus de l’autre bout du monde, mais sera réinvesti dans la société.
La société communale d’énergie elle-même investira aussi dans l’énergie renouvelable. En panneaux solaires sur les bâtiments des services communaux et sur les toits étendus de la ville (administration, piscine, écoles,...).
L’entreprise énergétique étudiera également le développement d’un réseau urbain de chaleur. Elle s’engagera non seulement dans la production d’énergie, dans la récupération mais aussi dans l’économie d’énergie du côté des services urbains, des citoyens, des associations et des entreprises. En collaboration avec NLMK, l’entreprise publique énergétique créera un réseau de chaleur vers les hôpitaux, l’administration ou la piscine voire vers les logements du centre-ville. La chaleur de NLMK qui est aujourd’hui envoyée dans l’atmosphère sera envoyée en ville pour baisser la facture d’énergie.
En réunissant les divers vecteurs énergétiques, les réseaux d’énergie mêmes et l’économie d’énergie au sein d’une seule entreprise publique, nous ouvrirons la voie vers une politique énergétique verte et efficiente. L’intégration est la clé qui permet de gérer la production parfois capricieuse d’énergie verte nous enseignent les villes vertes de l’Allemagne et du Danemark. Une autre clé est la participation de la population qui, finalement, a son mot à dire sur sa propre énergie. L’entreprise communale d’énergie aura pour but d’emprunter résolument la voie de l’énergie renouvelable.
Trois. La lutte contre les particules fines et pour avoir de l’air plus propre.
- Nous installerons des stations de surveillance de particules fines supplémentaires, en priorité près des écoles primaires, surtout pour celles présentes le long des axes routiers.
- Nous élaborerons, pour l’air propre, un plan intégré qui s’attaque aux quatre grandes sources de pollution de l’air : la circulation automobile, les chauffages domestiques, l’industrie et, dans une moindre mesure à La Louvière, l'agriculture.
- En investissant dans le développement des transports publics et de l’infrastructure cycliste, et en rendant les transports en communs gratuits, nous réaliserons le passage de la voiture à des modes de transport plus durables.
- Nous encourageons le développement d’une flotte de voitures partagées
- Nous encouragerons en sorte que le transport des marchandises s’effectue surtout par rail et par les voies navigables. Lors du choix du mode de transport, nous prendrons en compte non seulement les coûts mais aussi la nuisance pour l’environnement.
Pour faire régresser ces émissions, comme nous l’avons dit, nous voulons d’une part travailler avec l’entreprise communale d’énergie au passage à des sources durables d’énergie. D’autre part, étudier la possibilité d’un réseau de chauffage urbain. Mais il s’agit aussi de démanteler autant que possible la circulation routière. Pour le transport des personnes, nous travaillons à un réseau dense de transport public de sorte que l’auto devienne le plus possible inutile pour se déplacer. Nous garantissons ainsi du même coup un air plus propre et moins de bruit.
En même temps, nous encourageons au développement d’une flotte de voitures partagées. Ces voitures ne sont pas encore présentes à La Louvière. Une voiture partagée, c’est bon pour l’environnement et bon pour le portefeuille. Cela permet aussi de diminuer le nombre de voitures dans les quartiers de la ville.
Ce qui manque aujourd’hui, c’est une vision cohérente. La fréquentation des transports en communs n’augmente pas réellement et le prix du ticket de transport en commun a lui bien augmenté. Pour améliorer foncièrement la qualité de l’air à La Louvière, il faut de la coordination pour baisser drastiquement toutes les grandes sources de pollution. C’est pourquoi nous élaborons un plan « air propre », avec des objectifs concrets, des évaluations et des mesures concrètes.
Quatre. Plus d’espaces verts de qualité à La Louvière
- À l’heure où nous écrivons ces lignes, le parc Boël, immense parc en centre-ville, n’est toujours pas ouvert au public bien qu’il appartienne maintenant à la Ville. Il est urgent de le rendre accessible aux citoyens.
- Nous préservons des terrains qui appartiennent à la Ville de projets urbanistiques dans le but de les consacrer à des espaces verts.
- Nous faciliterons les jardins communautaires écologiques sur les terrains vagues de la ville (après analyses de sol préalables pour éviter la pollution).
- La Ville poursuivra le programme wallon « Zéro pesticide » en bannissant les pesticides de ses services et en menant des actions de sensibilisation envers la population.
- Nous créerons un service spécial de préservation et de valorisation des terrils afin de les mettre en valeur et de permettre au Louviérois d’en profiter davantage.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le parc Boël n’est toujours pas ouvert au public. Les 21 hectares de verdure sont plus que bienvenus pour les habitants et en particulier les plus jeunes. Nous voulons d’urgence ouvrir ce parc au public.
La Louvière est une ville qui vit un processus de densification urbaine. C’est important que la Ville crée plus d’espaces verts. Il y a plusieurs moyens de le faire. La ville peut préserver certains terrains dont elle est propriétaire de toute vente ou de l’installation de tout projet urbanistique dans le but de d’en faire des espaces verts de qualité. La Ville peut avoir une influence positive dans ce sens à travers la délivrance des permis urbanistiques. Nous voulons aussi que la Ville puisse prévoir un budget pour acheter des espaces verts, comme les terrils, qui seraient gérés par la Ville ou par des associations de protection de la nature. Nous avons des terrils qui sont notre patrimoine. Tous ne sont pas aménagés pour s’y balader parce qu’ils sont encore de propriété privée. Ce genre de terrains doit revenir à la commune pour permettre aux habitants d’en profiter. Afin de préserver, de mettre en valeur et de faire profiter aux habitants ces espaces verts particuliers, nous créerons un service spécial de préservation et de valorisation.
Dans le même sens, nous voulons faciliter la mise sur pied de jardins communautaires écologiques sur les terrains vagues de la ville. C’est bénéfique pour l’alimentation de chacun, pour le vivre ensemble et pour la valorisation d’espaces naturels.
Nous voulons aussi protéger les espaces verts louviérois des pesticides. La Ville poursuivra le programme wallon « Zéro pesticide » en bannissant les pesticides de ses services et en menant des actions de sensibilisation envers la population. La non utilisation de pesticides nécessite l'engagement de plus de personnel au service de l’écologie urbaine pour procéder au désherbage manuel et mécanique. De manière plus spécifique, nous lancerons un plan de lutte écologique contre les plantes invasives telles que la Renouée du Japon.
Cinq. Une ville qui s’engage pour l’environnement
- Nous soutenons les “repair cafés”, les donneries, les marchés et bourses d’échange et de dons et les magasins de seconde main.
- Nous ouvrons des ateliers communaux de réparation pour réparer appareils électriques, meubles et vêtements ou pour les démonter et en retirer les pièces réutilisables.
- Chaque habitant pourra se débarrasser gratuitement de ses déchets verts. Ils n’ont pas leur place dans les sacs poubelles blancs. Soit par une collecte porte à porte gratuite, soit par des compost du quartier, soit par des conteneurs groupés.
- Nous prévoyons un point compost par quartier, là où c’est possible, où on peut composter des matières organiques avec l’aide de bénévoles, où on peut chercher le compost pour de l’horticulture urbaine.
- Nous plaçons des fontaines d’eau potable dans le centre-ville.
- Nous exigeons des grandes surfaces qu’elles livrent leurs invendus à des associations venant en aide aux démunis.
Pour éviter les déchets, nous créons des ateliers de réparation communaux où nous faisons réparer les objets usuels, vêtements et meubles pour les réemployer. Si la réparation est impossible, il est encore possible de les démonter pour récupérer le plus possible de matériel réutilisable. Nous soutenons des initiatives telles que les repair cafés, les donneries, les magasins d’échange et de deuxième main où des objets qui ne servent plus reçoivent une seconde vie.
Ce qui n’est pas réutilisable doit être recyclé autant que possible. La plus grande partie de nos déchets provient de la construction et de la démolition d’immeubles. Là aussi, on peut faire beaucoup de progrès. Démolir avec discernement et garder en stock les matériaux récupérés dans une Banque de la Construction de la Ville : de cette façon, nous rendons inutile la production de nouveaux matériaux et les tuiles et briques usagées peuvent être réemployées.
Pour diminuer la quantité de déchets, nous prévoyons un point compost par quartier, là où c’est possible, où on peut composter des matières organiques avec l’aide de bénévoles, et où on peut aller chercher le compost pour l’employer dans l’horticulture urbaine. Ainsi chacun pourra participer à la valorisation des déchets de cuisine et de jardin.
Les déchets les moins polluants sont ceux qui ne sont pas produits. Aujourd’hui, une quantité d’emballages sont produits alors qu’ils ne sont pas nécessaires pour la consommation. Le plastique est un véritable fléau pour notre planète, une quantité aussi vaste qu’un continent se trouve en mer et détruit tout un écosystème. La lutte contre le plastique commence à notre échelle. Nous voulons nous attaquer au suremballage dans les commerces. Aujourd’hui, il est facile de trouver un emballage par fruit ou légume. Nous voulons interdire l’emballage individuel, superflu et obliger l’utilisation d’emballages recyclables.
Enfin, en plaçant des fontaines d’eau potable dans la ville, nous voulons aussi inciter les Louviéroises et Louviérois à boire davantage d’eau, tout en utilisant des contenants réutilisables (comme des gourdes par exemple).
Enfin, comme dans d’autres villes, La Louvière doit exiger des grandes surfaces qu’elles livrent leurs invendus à des associations venant en aide aux démunis. Pas seulement en comptant sur la bonne volonté des enseignes mais via des mesures contraignantes. Pour garantir leurs profits, les grandes surfaces jettent jusqu’à un tiers de leurs marchandises, alors que des milliers de personnes n’ont pas de quoi manger dans notre ville. Le cynisme du capitalisme ne peut pas être plus clair. La plupart de ces invendus pourraient pourtant encore être consommés. La solution proposée est une solution à court terme et vise à éviter ces pratiques des grandes surfaces. Mais pour le PTB, c’est bien sûr à la source de ce problème qu’il faut s’attaquer : en éradiquant la pauvreté, et en supprimant la recherche effrénée de profits des multinationales.