Une ville où les femmes se sentent bien
Aujourd’hui à La Louvière, sur 129 plaintes à la police concernant des faits de violence dans la famille, 123 sont des plaintes de femmes et 6 d’hommes. En Belgique, une femme sur 5 a été victime d’un viol. Rien qu’en 2023, 26 femmes ont été tuées parce qu’elles sont des femmes. Ces chiffres montrent que la violence envers les femmes est profondément ancrée dans notre pays. Et donc aussi à La Louvière. De plus, les salaires, les conditions de travail, la carrière, les tâches ménagères, les charges liées aux enfants, etc varient très fort en fonction qu’on soit un homme ou une femme. La Ville peut avoir un rôle important à jouer pour changer cela.
Un. La Ville développe un plan de lutte contre la violence faite aux femmes
- Lors de chaque grand événement, la Ville organise des “points violets” comme cela se fait en Espagne pour prévenir et intervenir en cas de harcèlement ou violence.
- La ville revoit les financements et les soutiens aux associations actives contre les violences faites aux femmes et inclut ses associations dans la réflexion et la construction du plan de lutte.
- La ville répond aux exigences de la convention d’Istanbul.
- Nous développerons une large communication sur comment réagir en cas de harcèlements et de violences à l'égard des femmes.
- Nous créerons un centre dédié à la prise en charge des violences sexuelles.
- Nous travaillons à la récolte et la publication des chiffres des violence faite aux femmes pour mieux les combattre.
- Nous planifions des formations à la prise en charge des femmes victimes de violence pour les agents accueillant les plaintes à la police de La Louvière.
- Nous augmentons le nombre de places dans les refuges pour femmes battues et de logements de transit.
- Pour les trajets du soir, nous lançons un projet pilote d’arrêts à la demande (devant le domicile de l’usager) comme cela existe en région parisienne.
Nous élaborerons un plan sérieux contre les violences faites aux femmes, en collaboration avec les associations actives sur le terrain. Dans ce plan, nous voulons y voir ces points qui sont issus de ce qui se fait déjà ailleurs et qui sont donc faisables à l’échelle de la ville.
Pour commencer, lors de chaque grand événement, la Ville organise un “point violet” qui est un endroit sécurisant où toute personne (et en particulier les femmes) peut se réfugier et signaler tout comportement déplacé ou violent. Avec des personnes qui sont visibles et identifiables, ainsi que des stewards avec un rôle préventif et dissuasif. Zelle (le mouvement des femmes du PTB) a déjà mis en avant cette revendication avec notamment une action au conseil communal où une 70aine de personnes s’étaient rassemblées. Des plaintes de femmes non prises en compte par la justice et la police avaient alors été lues. Malgré l’engagement de la majorité PS-Ecolo, rien n’a été mis en place jusqu’ici.
Ensuite, nous développerons une communication sur comment réagir en cas de harcèlements et de violences à l'égard des femmes. Il faut des protocoles clairs pour et entre l’administration, la police et les hôpitaux pour traiter les plaintes beaucoup plus sérieusement que ce qui se fait aujourd’hui. En attendant, il faut saluer le travail formidable réalisé par les associations engagées sur ce sujet.
Comme dans les centres hospitaliers universitaires de Liège, Bruxelles et Gand, nous mènerons des discussions avec les hôpitaux de La Louvière pour créer un centre de prise en charge des violences sexuelles. Un tel centre rassemble tous les services auxquels une victime d’agression sexuelle doit avoir recours : soins médicaux, soins psychologiques, rapport médico-légal et dépôt de plainte.
Il faut également des formations dans la police concernant les violences faites aux femmes, pour lutter réellement contre ces violences, pour un accueil et une prise en charge adéquate des victimes, contre la banalisation et la minimisation. Chaque personne doit être respectée et chaque plainte doit être prise au sérieux. Jusqu’ici, à La Louvière, cet élément n’est pas pris suffisamment au sérieux.
Depuis des années le PTB demande que dans le rapport de la police, il y ait des chiffres sur les violences faites aux femmes. Depuis 2 ans, les chiffres concernant la violence intrafamiliale sont ventilés entre les hommes et les femmes. Aujourd’hui à La Louvière, sur 129 plaintes à la police concernant des faits de violence dans la famille, 123 sont des plaintes de femmes et 6 d’hommes. Cela montre bien l’ampleur du phénomène. Il n’y a, pour le moment, aucune autre donnée chiffrée sur ce phénomène malgré nos multiples demandes. C’est pourtant une obligation internationale à laquelle la Ville doit se conformer.
Le nombre de logements de transit disponibles pendant 3 à 6 mois pour des personnes en cas de force majeure (violence faite aux femmes, incendie, insalubrité,…) doit être revu à la hausse. La Ville agira en concertation avec les associations actives dans le domaine.
Depuis le 1er septembre 2023, les transports en commun à Paris ont développé l’arrêt à la demande le soir. Après une période de test, ils ont généralisé ce principe qui est un succès. Cela permet à toute femme qui est en insécurité de sortir du bus ou d’être déposée au plus proche de sa destination.
Deux. Des emplois publics pour garantir les droits des femmes
- Nous créons 2 crèches supplémentaires avec des emplois de qualité pour les travailleuses.
- Nous généraliserons la semaine de 30 heures dans un certain nombre de services communaux avec maintien du salaire et embauches compensatoires.
- Nous augmentons à 17€ de l’heure le salaire des emplois communaux et nous refusons la sous-traitance vers les sociétés privées
- Intégrer les travailleurs ALE au personnel communal (garderie,...).
- Comme dans les centres hospitaliers universitaires de Liège, Bruxelles et Gand, nous créerons à La Louvière un centre de prise en charge des violences sexuelles. Un tel centre rassemble tous les services auxquels une victime d’agression sexuelle doit avoir recours : soins médicaux, soins psychologiques, rapport médico-légal et dépôt de plainte.
À peine un enfant sur cinq a une place d’accueil dans notre ville. C’est un énorme problème pour les familles et souvent pour les femmes en particulier parce que statistiquement, c’est elles qui doivent davantage arrêter le travail parce que leur salaire est le moins élevé du couple. Ce qui a un impact sur leur carrière, leur pension, etc. Nous voulons créer 200 places supplémentaires pour arriver au taux de couverture de 30% à la fin de la mandature. Pour arriver au plus vite à un taux de couverture de 50%, taux recommandé par la Ligue des Familles.
Enfin, entre 2014 et 2016, la ville portuaire suédoise de Göteborg a lancé une expérimentation novatrice, dans une de ses maisons de repos communales. Le personnel soignant y a travaillé avec un nouveau temps plein : 30 heures par semaine. Le résultat de cette expérience ? Des personnes âgées très satisfaites de la meilleure qualité du service. Et des travailleurs satisfaits eux aussi. Leur santé était meilleure, leur qualité de vie aussi et ils éprouvaient plus de joie de travailler. Aussi y avait-il nettement moins d’absentéisme pour maladie qu’avec une semaine de travail plus longue. Le travail était non seulement plus sain, mais aussi plus agréable. Pour bien des travailleurs en Belgique aussi, la semaine de 30 heures constituerait un énorme soulagement. Les pouvoirs publics peuvent commencer par donner l’exemple.
Depuis avril 2018, la Ville de Charleroi a mis en place, avec l’accord des organisations syndicales, un projet de passage en 4/5ème temps avec maintien de la rémunération intégrale pour ses agents de plus de 60 ans affectés à des tâches pénibles (nettoyage des bâtiments, voirie, charroi, fossoyeurs).
Cette mesure, initialement prévue pour 2 ans seulement, a été prolongée en janvier 2020 vu son succès. Elle bénéficie actuellement à près de 100 agents et a permis une embauche compensatoire de 25 équivalents temps plein. Les gens s’épuisent littéralement au travail, le nombre de burn-out augmente à vue d’œil.
Cette semaine de 30H, avec maintien du salaire et des embauches compensatoires, a un coût bien sûr. Les pouvoirs publics peuvent toutefois regagner une part considérable de cette dépense du fait qu’elles doivent verser moins d’indemnités de maladie et de chômage.
La réduction du temps de travail est la réponse moderne aux développements technologiques. Les services communaux eux aussi se mettront en phase avec le 21e siècle. Travailler moins sur une semaine offre des possibilités de répartir le travail en cas de diminution de l’emploi due à la digitalisation et aux innovations technologiques.
Nous voulons tester cette semaine de 30H pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs dans un certain nombre de services communaux. Nous visons ici les services où la pression du travail et l’absentéisme pour maladie sont élevés (tels que les maisons de repos, les services de nettoyage, la voirie,…). Nous voulons y tenter une expérience sociale, productive et égalitaire avec un nouveau temps plein, plus court.
Notre intention est de nous appuyer sur ce type d’expérience pilote, comme l’a fait la ville de Göteborg entre 2014 et 2016, pour continuer le combat pour la généralisation de la semaine des 30H.
Sur une pancarte à la manifestation des techniciennes et techniciens de surface qui a eu lieu il y a plusieurs mois à La Louvière, on pouvait y lire “applaudies en 2020, écrasées en 2023”. Dans les métiers féminins, les salaires sont souvent les plus bas. Nous voulons un salaire minimum de 17€ brut de l’heure pour tous les agents. Nous refusons la sous-traitance des services de la ville à des sociétés privées. Nous garantissons des emplois de qualité.
Nous proposerons des contrats fixes à temps plein ou à temps partiel pour ce secteur essentiel, entre autres pour nos enfants. Ce secteur est déjà difficile, avec des horaires coupés. La moindre des choses est de leur offrir un contrat stable.
Nous voulons améliorer le système d’accueil qui existe et doter La Louvière d’un Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS), comme ils existent à Gand, Bruxelles ou Liège. Il est prouvé que les chances de rétablissement chez les victimes de violences sexuelles recevant des soins pluridisciplinaires sont plus élevées. Elles récupèrent plus rapidement et le risque de subir une nouvelle agression est moindre. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande d’ailleurs que chaque victime bénéficie de ce type de soins le plus rapidement possible après les faits.
Au-delà des soins médicaux, du support psychologique, de l’enquête médico-légale réalisée par des infirmières légistes spécialement formées et du suivi, la possibilité de déposer plainte se fera auprès d’inspecteurs, hommes et femmes, eux aussi formés pour les faits de mœurs.