Créer des emplois publics
...pour une ville propre et sûre
Le manque d’emploi est un véritable problème à La Louvière. En 2023, il y avait 6920 personnes au chômage, tandis que le FOREM notait 177 offres d’emplois en juin 2024. Soit près de 40 personnes pour une offre d’emploi… Nous voulons investir pour que tous les quartiers et entités disposent de suffisamment de nettoyeurs communaux pour une ville propre partout, pour le retour de la récolte d’encombrants 3 fois par an, pour des agents de quartier et agents de prévention pour la sécurité, des gardiens pour les parcs, des puéricultrices en suffisance dans les crèches, des transports publics efficaces, des écoles de proximité, suffisamment de soins aux personnes âgés à domicile ou dans les maisons de repos, de piscines et infrastructures sportives publiques et d’espaces pour la culture.
Un. Des investissements publics dans la ville
- Nous instaurons des récoltes d’encombrants 3 fois par an.
- Nous lançons un plan ambitieux pour de nouvelles places en crèches notamment via la création de nouvelles crèches et l’amélioration de la qualité des emplois pour les puéricultrices.
- Nous renforçons les services communaux pour l’embellissement de la ville, la propreté (dans toutes les entités) et la sécurité en rue.
- Nous travaillerons à mettre sur pied une entreprise publique communale pour la rénovation et la construction de logements ainsi qu’une entreprise communale d’énergie.
- Nous ouvrons une deuxième piscine pour apprendre à nager aux enfants.
- Nous investissons dans la cuisine centrale du CPAS pour des repas de qualité à destination de nos enfants dans les écoles et de nos aînés.
- Nous soutenons les “repair cafés”, les donneries, les marchés et bourses d’échange et de dons et les magasins de seconde main.
- Nous engageons de nouveaux animateurs de quartier, des “référents jeunes”, pour travailler sur des projets culturels et sportifs avec les jeunes comme nous l’avons fait à Borgerhout.
- Nous investissons dans des campagnes de sensibilisation et d’éducation à la propreté et au respect de l’environnement. Nous utilisons une application smartphone pour signaler des dépôts sauvages.
- La ville créera un service qui organisera des contrôles pour détecter les discriminations à l’emploi, au logement, à la formation sur base de l'âge, de la religion, du sexe ou de l'origine.
Les partis traditionnels sont globalement paralysés par l’idée libérale selon laquelle on doit compter sur les entreprises privées pour construire et faire tourner la ville et en particulier sur les spéculateurs et les promoteurs immobiliers. Les autorités communales sont aux petits soins pour les managers de ces sociétés. Ils mettent en place une politique de “city marketing” (faire de la ville un produit et en faire la promotion). Tout cela dans l’idée que la ville en cueillera les fruits, que cela améliorera la prospérité. Mais ce conte de fées ne tient pas la route. Pas plus à La Louvière qu’ailleurs. Les riches n’en sont que plus riches, et les pauvres plus pauvres.
Il faut au contraire commencer par oser redonner de la place aux acteurs publics dans des secteurs importants comme les crèches, logement ou l’énergie. Ce sont des secteurs qui créent de la valeur et qui devraient répondre à des besoins essentiels des habitants. Au lieu de remplir les poches des actionnaires des promoteurs ou des multinationales de l’énergie, nous pourrions alors investir dans des politiques au service des besoins des Louviérois, sociales et durables et qui seraient également créatrices d’emplois pour La Louvière. Il existe des villes en Europe qui ont déjà fait ce choix dans différents domaines. C’est le choix que nous défendons avec le PTB.
Les besoins en services publics sont criants à La Louvière.
La Louvière est une des villes avec le moins de crèches par habitants. Nombreuses sont les familles louviéroises qui n’ont pas de crèche pour garder leur enfant avant plusieurs mois après le congé de maternité. Avec 19,9 places pour 100 enfants, La Louvière est la 30e pire ville de Wallonie (sur 253). Il y a un taux de couverture à La Louvière qui est 3 fois moins élevé qu’à Nivelles par exemple. C’est dramatique pour les couples dont l’un des deux doit parfois arrêter ou diminuer son temps de travail.
Nous voulons donc créer des places supplémentaires en crèches pour arriver à une couverture de 30% d’ici 2030. Cela représente une augmentation de 130 places (si l’hôpital de Tivoli respecte son engagement de 70 places supplémentaires d’ici 2026).
Nous voulons investir pour que tous les quartiers et entités disposent de suffisamment d’agents d’entretien communaux pour une ville propre partout. Nous remettons en place la récolte d’encombrants 3 fois par an.
Nous engageons des agents pour une police de proximité, en particulier pour les agents de quartier et de prévention pour la sécurité et des gardiens pour les parcs. Aujourd'hui, qui connaît son agent de quartier ?
Le manque de piscine et d’accès à celle-ci conduit à une véritable éducation aquatique à deux vitesses. Un enjeu crucial quand on sait qu’en Belgique, le nombre de noyades reste élevé. Selon Statbel, on dénombrait en moyenne une dizaine de noyades par an dans la tranche 0-24 ans entre 2017 et 2020. C’est même la première cause de décès accidentel jusqu’à l’âge de 6 ans dans notre pays. Nous proposons de sortir de la logique purement économique et de partir des besoins des enfants, des familles et des sportifs. Pour cela, nous assurerons davantage de natation aux enfants des écoles, en construisant une nouvelle piscine publique avec priorité aux écoles et nous rendrons la natation scolaire de nouveau possible pour toutes les années du primaire en facilitant pour les directions d’école le transport aller et retour au bassin (transport public ou petit bus gratuit). Cette nouvelle piscine pourrait être financée avec la participation d’autres communes limitrophes.
La majorité actuelle base aussi son projet de ville sur la séduction de nouveaux habitants plus fortunés. Le genre de citoyens qui n’a pas besoin que ses enfants apprennent à nager à l’école car il n’aura aucune difficulté à payer les stages nécessaires. En bref, le genre de citoyen qui peut vivre dans une ville qui se débarrasse de ses services publics au profit d’entreprises qui les reprendront à des coûts plus élevés qu’avant ou avec un service réduit.
Les besoins en rénovation de logement sont immenses. Notamment pour répondre aux factures chères et à l’indispensable lutte contre le réchauffement climatique. Les primes sont souvent difficiles à obtenir tant les démarches sont compliquées. Suivre un chantier est un métier en soi et particulièrement difficile pour les familles qui n’en ont pas l’habitude. Le PTB propose la mise sur pied d’une société publique de construction et de rénovation de logements, comme c’est le cas dans quelques grandes villes notamment en Allemagne. Cette société publique construira elle-même les logements nécessaires. Elle effectue également des travaux de rénovation et d’isolation.
Ces sociétés ne coûtent pas d’argent à la collectivité. Situation assez logique : si ce secteur est rentable pour le privé, pourquoi coûterait-il pour le public s’il est bien géré ?
Cette société devrait également mettre en œuvre un plan d'isolation de tous les logements publics. Aujourd’hui, Centr’Habitat demande à des sociétés privées de réaliser les travaux mais cela coûte très cher et elle n’a pas toujours d’offres de la part des sociétés privées. Cette société communale de construction et de rénovation des logements pourrait préfinancer les travaux et se rembourser sur le gain énergétique pendant une durée limitée. Cette société pourrait travailler aussi avec les diverses primes régionales, ce qui réduirait d'autant le temps de remboursement.
Aussi, nous réinvestirons dans la cuisine centrale du CPAS pour des repas de qualité à destination de nos enfants dans les écoles et de nos aînés. À nouveau, au lieu d’investir dans une filière bio, avec la ferme Delsamme par exemple, la majorité PS-Ecolo a préféré sous-traiter les repas à une société privée. Nos aînés et nos enfants ont droit à des plats de qualité et bon marché. Parce que les repas de nos enfants, c’est un investissement pour qu’ils soient en bonne santé à l’avenir. Les repas des personnes âgées, nous en profiterons tous le moment venu.
Nous voulons simplifier la gestion des déchets. La gestion des déchets dans une ville impacte directement la qualité de vie des habitants. Aujourd’hui, le sous-investissement public empêche de mener une gestion des ordures qui réponde aux besoins de la population. Odeurs nauséabondes, dépôts clandestins, déchets qui jonchent le sol, c’est le quotidien de nombreux Louviérois. Non seulement cela procure un sentiment d’inconfort et d’insécurité, mais il est aussi question de santé publique. En plus, ça coûte très cher: 800 000 euros par an...
Aujourd’hui, nos parcs à conteneurs sont inaccessibles pour un tiers des habitants. En effet, 1 ménage sur 3 (près de 11 000 ménages !) à La Louvière n’a pas de voiture et ne peut donc pas avoir accès au parc à conteneur (sauf en payant très cher un service à domicile). Nous voulons que la Ville ramasse les déchets encombrants dans tous les quartiers, trois fois par an et gratuitement. L’objectif étant de faciliter le quotidien des gens qui veulent se débarrasser de leurs encombrants ou de matériaux spécifiques sans devoir se rendre jusqu’à une déchetterie régionale qui demande une voiture et beaucoup de temps. Mettre à disposition un tel service éviterait que des encombrants soient déposés dans la rue de façon illégale. Un service de récolte gratuit d’encombrants existe déjà à Manage par exemple.
Nous ne voulons pas seulement simplifier le quotidien des habitants dans leur gestion des déchets, mais aussi celui des travailleurs. C’est pourquoi nous voulons aussi investir dans du matériel efficace qui améliore les conditions de travail du personnel et rend le travail de nettoyage plus efficace. En collaboration avec les représentants syndicaux, nous veillerons à ce que le personnel soit équipé correctement selon les besoins et les défis que rencontre la commune en matière de propreté publique.
Nous voulons assurer un service de prévention et d’éducation à la propreté. Il est aussi nécessaire de veiller au bon comportement des habitants. Chacun doit respecter l’environnement et prendre conscience des traces qu’il laisse en jetant des déchets par terre ou en ne respectant pas la collecte des poubelles. Assurer un service efficace qui simplifie la vie des gens peut déjà résoudre un certain nombre de problèmes, mais cela n’est pas suffisant. Beaucoup de personnes sont mal informées des services qui sont mis à leur disposition, ne les comprennent pas ou tout simplement ne se préoccupent pas de leur impact sur le cadre de vie et l’environnement. Nous avons l’ambition de développer un service d’agents de prévention qui occupe le terrain constamment, qui explique, sensibilise et sanctionne si nécessaire. L’équipe prévention doit connaître le quartier, être proche des gens et aller vers eux. Nous voulons que les agents fassent du porte-porte dans certains quartiers où l’on rencontre le plus de problème. Nous voulons que des assemblées de quartier soient régulièrement organisées avec des activités de sensibilisation et d’éducation à la propreté.
Les sanctions, dans des cas d’incivilités, doivent également comporter un aspect éducatif. Plutôt que d’infliger une amende, nous voulons des sanctions réparatrices qui éduquent et servent directement au cadre de vie.
Enfin, nous voulons augmenter la taxe sur l’inoccupation des commerces. Ici, nous laisserons de côté les gens qui ne disposent pas des moyens ou de l’expertise nécessaires pour exécuter les rénovations qui s’imposent. Mais, pour les sociétés immobilières, nous comptons doubler cette taxe sur l’inoccupation. Cette politique demande aussi davantage de personnel pour que ce soit efficace.
Les discriminations sont également un frein important à l’emploi pour des parties parfois importantes de la population qui se voient traitées différemment en fonction de leur genre, de leur origine, de leur orientation sexuelle, philosophique ou politique. La Ville doit également jouer un rôle moteur dans la lutte contre celles-ci en créant un bureau qui recueillera les témoignages et mènera des enquêtes pour construire des dossiers de plainte. Mais aussi en donnant aussi un rôle d’exemplarité à ses propres services.
Deux. Respect pour le personnel communal
- Nous remplacerons chaque personne qui part à la retraite et nous embaucherons du personnel en fonction des besoins réels de chaque service.
- Nous mettrons fin à la sous-traitance pour les missions que peuvent accomplir les agents communaux.
- Nous placerons la concertation syndicale à la base de toute modification ou de toute évaluation des besoins du personnel.
- Nous voulons des services communaux à la pointe. Nous investirons donc dans du matériel et des outils de qualité, dans du personnel qualifié et dans la formation.
- La ville et les intercommunales doivent montrer l'exemple aux autres employeurs de la région et privilégier les emplois stables et durables. Nous voulons tendre vers une nomination statutaire à tous les niveaux. La ville doit être un employeur par excellence.
- Nous lançons des projets pilotes pour tester la semaine de 30 heures dans un certain nombre de services communaux avec maintien du salaire et embauches compensatoires.
- Nous mettrons fin au sous-financement et au manque d’entretien des bâtiments communaux et des écoles en particulier.
Ces dernières années, la ville a fait appel à des sociétés privées pour des tâches qui étaient avant réalisées par des agents communaux (entretien des espaces verts, communication,...). Cela doit cesser. L'objectif des services publics, c'est d'assurer un service de qualité aux citoyens. C'est pour cette raison qu'il faut, d'une part, maintenir les activités qui structurent la vie louviéroise dans le service public, mais aussi donner les moyens aux travailleurs de fournir un travail de qualité Investir dans le secteur public, c’est aussi investir dans un emploi de qualité, avec des conditions de travail décentes et en donnant aux travailleuses et travailleurs les moyens d’accomplir leur missions.
La place qu’on donne aux services publics communaux se reflète aussi, et souvent en premier lieu, dans le respect qu’on témoigne pour les travailleurs de ces services. Dans la vision néolibérale des autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge. Pour les habitants de La Louvière, ce sont précisément ces services qui constituent un investissement précieux. Qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos personnes âgées ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toute sorte de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ?
On a besoin de collaborateurs communaux joignables, de guichets communaux et d’une police locale installées dans des bureaux de quartier accessibles. Avec de bons services publics et un emploi public à part entière, on peut en outre aider les gens à grimper plus rapidement l’échelle sociale. Nous attendons de la ville non seulement une politique à la mesure de ses habitants, mais aussi de ses travailleurs. Aujourd’hui, bien des Louviérois pataugent dans le marécage du chômage, de la pauvreté, des emplois précaires à mauvais statut : à temps partiel, temporaires, dangereux, sous-payés…
Puéricultrices et agents du nettoyage se sont mobilisés ces dernières années à La Louvière parce qu’ils ne sont pas suffisamment considérés: sous effectif, manque de considération de la hiérarchie, revenus trop faibles,... Ces agents ont manifesté à plusieurs reprises. Sur une pancarte à la manifestation des techniciennes et techniciens de surface qui a eu lieu il y a plusieurs mois à La Louvière, on pouvait y lire “applaudies en 2020, écrasées en 2023”. Le service s'est mobilisé pour dénoncer le non-respect des travailleuses et travailleurs. Nous comprenons leur colère. Elles ont droit au respect. C'est eux qui nettoient nos écoles, les bureaux, nos administrations communales, etc. Ce problème de sous-effectif était dénoncé chez tous les agents présents. Une des travailleuses expliquait par exemple qu’à l’EPSIS, elles sont 3 à nettoyer les locaux en général alors que le cadre est de 7 personnes. Elles sont même seulement 2 certains jours.
Nous sommes allés revoir les chiffres des plans d’embauche de ces 3 dernières années. Le PTB avait déjà tiré la sonnette d’alarme au niveau du personnel de nettoyage.
2020: pour 4 départs naturels dans le nettoyage, seul 1 devait être embauché.
2021: 11 nettoyeurs partaient à la pension, 12,75 ETP devaient être embauchées.
2022: 8 techniciennes de surface qui partent à la pension, 2 personnes devaient être embauchées.
2023: 2 techniciennes de surface qui partent à la pension: 0 embauche.
En 4 ans, 25 agents du service sont partis à la pension. 15 temps plein et un ¾ temps ont été embauchés. C’est plus de 9 personnes qui manquent dans les services en 4 ans seulement. Sachant qu’il manquait déjà du personnel il y a 4 ans parmi le personnel ouvrier en général, et au niveau du service du nettoyage en particulier.
Nous avons la chance de pouvoir compter sur 811 agents communaux pour faire tourner notre ville. Alors que la majorité clame partout qu'elle ne peut pas engager du personnel faute d'argent, elle engage 15 personnes dans le cabinet du bourgmestre pour aider les échevins aux tâches administratives et pour la communication…
Le PTB sera toujours à leur côté parce que les travailleurs ont besoin de suffisamment de moyens pour faire convenablement leur boulot. La tension est permanente dans les services puisque les autorités sous-traitent de plus en plus aux sociétés privées le travail qui, avant, était fait par les travailleurs de la ville. L’objectif d'une société privée, c'est de faire du bénéfice, pas d’assurer un service de qualité aux citoyens. C'est pour cette raison qu'il faut, d'une part, maintenir des emplois publics pour les activités qui structurent la vie louviéroise, mais aussi donner les moyens aux travailleurs de fournir un travail de qualité.
Nous prévoirons que les contrats temporaires soient réduits au maximum dans la perspective d’offrir un contrat stable aux travailleuses et travailleurs. La mise à l’emploi selon l’article 60 ne sera appliqué que si cette solution s’avère la plus satisfaisante pour le demandeur d’emploi concerné. Nous travaillerons sur ce point en collaboration avec le monde associatif à même d’offrir l’expertise nécessaire.
La ville doit avoir du respect pour les organisations syndicales et avoir un contact régulier et une écoute pour celles-ci.
Nous travaillerons, en concertation avec les organisations syndicales, au renflouement des services qui ont été vidés de leurs cadres tout au long des dernières mandatures. Nous établirons avec eux un organigramme des besoins et embaucherons du personnel en fonction de ceux-ci pour leur permettre de mener à bien leurs missions.
Une autre revendication menée par les organisations syndicales est la nomination du personnel communal, ce que la Ville ne fait plus qu’au compte goutte. Or, ceci a un coût. En 2023, ce sont ainsi plus de 5 millions d’euros que la Ville de La Louvière doit payer en terme de cotisation de responsabilisation, qui est une somme à payer annuellement par les pouvoirs locaux pour compenser la différence entre les cotisations de pension des agents nommés actifs et le coût des pensions des agents nommés retraités. La Ville préfère donc voir son budget réduit de 5 millions plutôt que de nommer des travailleurs. Un véritable non-sens auquel nous voulons mettre un terme.
Nous voulons des services communaux à la pointe. Nous investirons donc dans du matériel et des outils de qualité, dans du personnel qualifié et dans la formation. Ce n’est pas acceptable que les travailleurs de la Ville soient moqués parce qu’ils manquent de matériel pour faire leur boulot.
La ville et les intercommunales doivent montrer l'exemple aux autres employeurs de la région et privilégier les emplois stables et durables. Nous voulons tendre vers une nomination statutaire à tous les niveaux. La ville doit être un employeur par excellence.
Enfin, entre 2014 et 2016, la ville portuaire suédoise de Göteborg a lancé une expérimentation novatrice, dans une de ses maisons de repos communales. Le personnel soignant y a travaillé avec un nouveau temps plein : 30 heures par semaine. Le résultat de cette expérience ? Des personnes âgées très satisfaites de la meilleure qualité du service. Et des travailleurs satisfaits eux aussi. Leur santé était meilleure, leur qualité de vie aussi et ils éprouvaient plus de joie de travailler. Aussi y avait-il nettement moins d’absentéisme pour maladie qu’avec une semaine de travail plus longue. Le travail était non seulement plus sain, mais aussi plus agréable. Pour bien des travailleurs en Belgique aussi, la semaine de 30 heures constituerait un énorme soulagement. Les pouvoirs publics peuvent commencer par donner l’exemple.
Et c’est possible. Depuis avril 2018, la Ville de Charleroi a mis en place, avec l’accord des organisations syndicales, un projet de passage en 4/5ème temps avec maintien de la rémunération intégrale pour ses agents de plus de 60 ans affectés à des tâches pénibles (nettoyage des bâtiments, voirie, charroi, fossoyeurs). Cette mesure, initialement prévue pour 2 ans seulement, a été prolongée en janvier 2020 vu son succès. Elle bénéficie actuellement à près de 100 agents et a permis une embauche compensatoire de 25 équivalents temps plein.
Les gens sont épuisés littéralement au travail, le nombre de burn-out augmente à vue d’œil. Cette semaine de 30H, avec maintien du salaire et des embauches compensatoires, a un coût bien sûr. Les pouvoirs publics peuvent toutefois regagner une part considérable de cette dépense du fait qu’elles doivent verser moins d’indemnités de maladie et de chômage.
La réduction du temps de travail est la réponse moderne aux développements technologiques. Les services communaux eux aussi se mettront en phase avec le 21e siècle. Travailler moins sur une semaine offre des possibilités de répartir le travail en cas de diminution de l’emploi due à la digitalisation et aux innovations technologiques (intelligence artificielle notamment).
Nous voulons tester cette semaine de 30H pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs dans un certain nombre de services communaux. Nous visons ici les services où la pression du travail et l’absentéisme pour maladie sont élevés (tels que les maisons de repos, les services de nettoyage, la voirie,…). Nous voulons y tenter une expérience sociale, productive et égalitaire avec un nouveau temps plein, plus court.
Trois. Tolérance zéro pour le dumping social
- Nous n’accepterons aucune forme de dumping social. Que ce soit de manière directe ou de manière indirecte via une pyramide de sous-traitants.
- Nous étendrons la charte anti-dumping social à l’ensemble des chantiers qui ont lieu sur notre territoire.
- Nous introduirons des marchés publics protégés pour que des entreprises d'économie sociale puissent effectuer des travaux dans la ville.
Aujourd’hui, dans 70 à 80 % des chantiers contrôlés, l’inspection sociale constate des infractions. C’est pourquoi nous voulons notamment que les organisations syndicales soient entendues, que la Ville prenne des mesures contraignantes contre le dumping social pour tout chantier sur son territoire, qu’elle veille à étendre la charte de lutte contre le dumping social à l’ensemble des travaux entrepris sur son territoire et que les missions de contrôle de la police administrative soient amplifiées pour fournir des informations essentielles à l’inspection du travail.
Quatre. Nous investissons dans la sécurité à La Louvière
- Nous investissons dans la police de proximité, pour davantage d’agents de quartier et dans des bureaux accessibles 24h/24.
- Nous améliorerons la qualité de vie dans les quartiers, nous assurerons davantage d’aide, de prévention et de contrôle social par des travailleurs sociaux et des éducateurs de rue dans les quartiers.
- Nous renforçons la présence d'accompagnateurs dans les bus de la TEC.
- Nous misons sur le dialogue, la médiation et la communication en lieu et place des amendes administratives SAC. En cas de vrais problèmes, nous faisons intervenir la justice.
Habiter dans un endroit sûr, pouvoir jouer dehors, pouvoir faire ses courses ou tailler une bavette avec ses voisins en toute sécurité : c’est un droit fondamental, à l’instar du droit au travail ou à l’enseignement. La sécurité n’est pas un thème de droite. Au contraire, le droit à l’intégrité physique est un droit essentiel pour la gauche conséquente. Celui qui veut contrer la violence et la criminalité, doit punir cette criminalité de manière effective et, en même temps, mettre en place une politique de prévention.
La criminalité organisée est un miroir de la société. De plus en plus, la sécurité est ramenée à la répression. Pourtant, la prévention sociale est la principale façon de prévenir la criminalité. Il s’agit de garantir le droit au travail et au logement, de prévoir une sécurité sociale efficace et une justice sociale pour les larges couches de la population. Sous ses conditions pourra naître un sentiment global de sécurité et un sentiment de sécurité et de confiance pour l’avenir. Il deviendra alors plus difficile pour les criminels de recruter un réseau de petits lieutenants et de dealers parmi les exclus qui ne trouvent plus d’issue ou qui n’ont rien d’autre comme perspective que le gain rapide et facile d’argent.
Nous mettons fin à la double morale des partis de droite qui prônent la concurrence impitoyable, la guerre, le racisme et le modèle égoïste du « moi avant tout », mais qui ne cesse de parler de “plus de sécurité”.
Une large base collective de justice sociale et de sécurité, permettront à d’autres normes et valeurs d’éclore. On pourra enfin mettre un terme à la double morale qui d'un côté prône la tolérance zéro et l’incarcération massive lorsqu’il s’agit de certaines formes de violence, mais laisse hors d’atteinte la violence de la guerre, des banquiers et de certains programmes à la télévision. Ce ne sera que lorsque la société ne tournera plus autour du rendement le plus élevé en faveur du « moi », autour de la guerre de tous contre tous et de la guerre tout court, que des valeurs comme la collaboration et la protection sociale, la solidarité et le respect, pourront prendre le dessus.
Refinancer l’enseignement, proposer du travail aux jeunes, lutter contre l’exclusion d’importants groupes de personnes : tout cela est nécessaire dans la lutte contre le crime. Il y a des partis qui réclament la sécurité, mais qui, dans le même temps, appliquent des politiques néolibérales comme les coupes d'austérité, les attaques sur droits sociaux ou les exclusions du chômage. C’est non seulement contre-productif, c’est également hypocrite.
Nous voulons maintenir l'ouverture de commissariats décentralisés, plus proche des réalités concrètes des quartiers et, en partenariat avec les secteurs associatifs, préventifs et éducatifs développer une politique policière orientée vers la prévention. Nous soutenons les efforts de la Ville faits en ce sens comme à Strépy ou à la gare du Centre. Des agents de quartier joignables, proches des gens, c’est crucial pour lutter contre les nuisances et la criminalité. Le policier de quartier connaît son voisinage immédiat et les problèmes du quartier, il peut ainsi travailler de façon préventive, remarquer rapidement les problèmes et y faire face avant qu’ils ne se muent en comportement criminel. Et inversement : si la population connaît les agents, il y a plus de contrôle sur les agents. Nous voulons que le plan communal de sécurité soit discuté dans des assemblées de quartier où le chef de corps et le bourgmestre viendront présenter leurs priorités. Nous voulons que la voix des habitants, les associations et les personnes intéressées soit entendue dans la définition des priorités pour la prévention et la sécurité dans leur quartier, c'est pourquoi nous renforcerons la prévention en partenariat avec le citoyen en lui donnant l'occasion de s'impliquer dans des forums réunissant le politique local, les experts de terrains et les citoyens.
Nous voulons que le cadre de la police soit complet pour une police de proximité. Le cadre est de 322 agents à La Louvière mais il n’y a que 310 policiers. Si on ajoute en plus les agents détachés (ailleurs qu’à La Louvière), le sous-effectif est encore plus criant. Pour la seule année 2023, les agents ont accumulé 2000 jours d’heures supplémentaires (soit 7 équivalent temps plein). Pour développer les commissariats de quartier, il faut aussi des agents sur le terrain. Nous préférons une police de proximité suffisamment présente dans les quartiers et proches des gens, au système particulièrement onéreux des caméras de surveillance et des patrouilles “robocop” qui interviennent de manière ponctuelle sans connaissance du quartier.
Depuis plusieurs législatures, 40 caméras ont été installées à La Louvière. 4 agents sont assignés à l’observation de ces caméras. Ces caméras coûtent très cher. Il y a ici évidemment des questions par rapport au respect des règles en matière de droit à la vie privée. Ces règles prescrivent que les autorités communales doivent prouver la nécessité et la proportionnalité des caméras. Or, on peut réellement s'interroger non seulement sur le respect de ces notions de « nécessité » et de « proportionnalité », mais également sur la question de leur efficacité. Connaître le quartier, connaître les gens, savoir ce qui se passe dans les quartiers, étouffer dans l’œuf les conflits possibles, voilà ce qui devrait être prioritaire. C’est la meilleure prévention. C’est beaucoup plus efficace qu’une caméra.
La sécurité n’est pas exclusivement une compétence policière. Bien des gens s’engagent à titre professionnel ou bénévole en faveur d’une société en sécurité : concierges, travailleurs de quartiers, éducateurs de rue, gardiens publics, accompagnateurs dans les transports en commun, relais de quartier… Dans nombre de quartiers, ces personnes de confiance sont souvent les seules à qui l’on peut s’adresser. Ce rôle doit exister dans chaque quartier et il mérite d’être revalorisé.
Nous voulons plus d’animateurs de rue pour la jeunesse. Ce sont des éducateurs qui ont des contacts avec les riverains et les habitants. Ils peuvent travailler de façon préventive en concertation avec l’école, remédier à la tendance à l’école buissonnière, signaler les problèmes de logement, etc. Naturellement, il y a un lien entre la qualité de la vie d’un quartier et le sentiment de sécurité. Bâtiments non occupés, délabrement, pollution et insalubrité, manque d’espaces publics et de verdure accroissent l’insécurité. Si l’on veut rendre plus sûrs les quartiers de la ville, il faut par conséquent investir aussi dans le concept du quartier intégré. Car prévenir vaut beaucoup mieux que guérir.
Il est clair déjà que la priorité doit aller à la lutte contre la grande criminalité organisée : la mafia, les barons du trafic de drogues et d’êtres humains, la grande escroquerie et la fraude. Ce sont ces barons de la criminalité qui recrutent partout des lieutenants dans les quartiers, souvent auprès des exclus et des groupes de population faibles.
Il est clair aussi que la violence physique et la criminalité physique doivent être efficacement sanctionnées. La sanction a un rôle dissuasif. Cela ne signifie pas qu’il faille sanctionner sévèrement à tort et à travers. Mais cela signifie toutefois qu’il convient effectivement de sanctionner. Les auteurs d’actes de violence physiques ou sexuels graves doivent être directement arrêtés et mis en prison. Pas plus qu’il ne se peut que des trafiquants d’êtres humains, des importants barons de la drogue ou des criminels économiques et des fraudeurs du monde des banques ou de l’industrie continuent à pouvoir agir librement. Il doit être mis un terme à l’impunité dont jouissent ces organisateurs de la criminalité.
Nous misons sur le dialogue et la communication plutôt que sur les sanctions administratives communales (SAC). Avec les amendes SAC, les autorités locales sont à la fois juge et partie. Avec en plus l'effet pervers qu'elles permettent de renflouer les caisses de la commune (en prenant dans les poches des habitants). La majorité PS-Ecolo utilise ce système. Si l’on veut contester une SAC, on doit se rendre soi-même au tribunal de police et en assumer les frais. Même les plus hauts magistrats du parquet estiment que la loi sur les SAC est une atteinte à la séparation des pouvoirs et ils estiment que son application aux jeunes est plus que inquiétante. Les SAC sont également antisociales. Contrairement aux gens des quartiers populaires, ceux des milieux riches ne doivent souvent pas craindre une SAC : ils ont par exemple plus de place pour garder leurs poubelles, vivent moins dans l'espace public, ont moins de contrôle dans leurs quartiers et, enfin, ont les moyens de la contester et éventuellement de la payer car cela représente un montant beaucoup moins important par rapport à leurs revenus.
Distribuer des amendes ne résout pas les problèmes dans les quartiers. Jamais d’amendes, alors ? Si, quand même. Si d’autres moyens ne débouchent sur rien, une amende peut quand même suivre. Mais alors, une amende émanant d’un tribunal qui respecte le droit de la défense, et non d’une commune qui est à la fois juge et partie.