Des logements abordables de qualité
Aujourd’hui, trouver un logement abordable et de bonne qualité devient difficile à La Louvière tant pour acheter que pour louer, même avec deux revenus dans le ménage. Seulement 13 logements publics ont été construits durant la dernière législature et pas un seul plan de construction de logements publics n’a été élaboré par la majorité PS-Ecolo. Les autorités communales abandonnent leur responsabilité en matière de logement.
Entre 2022 et 2023, les loyers ont augmenté de 100€ en une seule année. Les banques prêtent difficilement aux jeunes qui veulent s’installer. Nous voulons que la ville change radicalement de cap et qu’elle prenne elle-même les rênes de la politique de logement en s’inspirant d’autres villes exemplaires comme Viennes.
Avec un plan ambitieux, nous voulons une ville avec suffisamment d’habitations de bonne qualité accessibles pour chacun.
Un. Un vaste plan de création de logements publics abordables et de qualité
- Nous voulons agrandir le parc public de logements de qualité pour arriver à 25% de logements publics en 3 mandatures.
- Dans les projets de nouvelles constructions, nous imposerons un minimum d’un tiers de logements publics et un tiers de logements à loyer modéré.
- Nous investissons pour un environnement agréable et pour la sécurité des logements publics, notamment en faisant en sorte qu’il y ait de nouveau des concierges temps-plein dans les grands immeubles publics.
C’est aussi une urgence climatique vu que les logements sont souvent de mauvaise qualité parce qu’ils sont très âgés à La Louvière. Ainsi, ils consomment énormément de carburant pour le chauffage (et donc réchauffent le climat).
Aujourd’hui, la ville de La Louvière compte 3863 logements publics, c’est-à-dire, tout bien compté, 27 logements de moins qu’il y a six ans. Entre-temps, 2455 personnes sont sur la liste d’attente pour une habitation sociale chez Centr’Habitat. Pour La Louvière en particulier, 1447 familles ont demandé un logement social contre 1061 en 2018 (un tiers en plus). La situation s’est aggravée. Rien qu’entre 2022 et 2023, il y a eu 630 demandes en plus (en 1 an!). Et hélas, on ne peut pas habiter sur une liste d’attente…
Au niveau de la Ville elle-même, la majorité PS-Ecolo a créé elle-même 13 logements sur 37 000 ménages présents à La Louvière. C’est un chiffre ridicule sur 6 ans.
Quant à nous, nous désirons au contraire étendre bien davantage le logement social. Nous voulons nous inspirer de Vienne, où une grande partie de la population vit dans des logements publics parce que le logement social y est de qualité : il y a des jardins collectifs, des crèches, des magasins de proximité, etc. Et ce ne sont pas des ghettos où on chasse les plus pauvres, il y a une réelle mixité. Cette mixité permet aussi d’avoir des locataires avec des revenus plus élevés et qui, bien que louant en dessous du prix du marché privé, augmentent les rentrées locatives. C’est donc tout à fait faisable.
Les partis de droite laissent le champ libre aux promoteurs privés et aux spéculateurs de l’immobilier. Wilhelm & Co, Matexi, Baio et d’autres construisent des logements de standing, inaccessibles et pas adaptés pour la grande majorité des Louviérois et en particulier pour les jeunes. Si la ville doit faire quelque chose dans le logement social, ça doit se limiter au minimum, estime la majorité PS-Ecolo soutenue par le MR. Ils estiment que le logement social doit faire office de solution de secours temporaire. Une solution de secours temporaire pour les pauvres malchanceux. Qui, au mieux, vont devoir s’en aller le plus vite possible, du côté du sacro-saint marché privé. Pourtant, des chercheurs, des spécialistes, des personnes du monde associatif sont convaincus que nous devons aller vers de plus en plus de logements publics.
Un décret wallon oblige les communes à disposer de 10 % de logements minimum publics sur leur territoire. La Louvière se situe à ce minimum. Pourtant, beaucoup de grandes villes d’Europe comptent déjà plus de 20 % de logements publics sur leur territoire.
Nous ne pensons pas qu’il soit possible de résoudre le problème du logement en Belgique par le seul encouragement de l’initiative privée. La situation désastreuse de la question du logement dans notre pays tend assez à le prouver. Ce n’est que par une intervention importante des autorités publiques dans le marché du logement que ce secteur pourra être régulé.
Pour ce faire, l’offre de logements publics doit au moins atteindre 25 % afin de pouvoir influencer sur les prix de l’ensemble du marché immobilier. Rester sous ce seuil ne permettrait pas d’avoir un réel impact. 25% de logements publics, c’est aussi donner une possibilité d’accès à des personnes bénéficiant d’un revenu moyen. C’est aussi plus de ressources financières pour les sociétés de logements publics comme Centr’Habitat. C’est déjà le cas aux Pays-Bas où 32% des logements sont des logements publics.
Il n’y a pas d’argent pour ce type de projet ? Nous pensons que c’est une question de priorité. Une ville comme Vienne a décidé d’une politique de gauche, en pleine crise des années 30, d’investir massivement dans son parc de logement public comme projet phare de toute la ville. Aujourd’hui encore, le prestige de cette ville s’en trouve renforcé et attire des milliers de visiteurs autour de ces édifices historiques.
Concrètement, pour la Ville de La Louvière, atteindre le cap des 25 % de logements publics nécessite un plan de développement ambitieux : il s’agit de construire plus de 5370 logements publics supplémentaires au cours des trois prochaines mandatures à venir. Soit l’équivalent de près de 300 nouveaux logements par an. Selon l’IWEPS (institut wallon des statistiques), il faudra de toute façon créer 200 à 300 logements par an pour atteindre la demande en logements à La Louvière. La question est qui va les construire. Ces logements pourraient être, soit de nouvelles constructions, soit des bâtiments rénovés, soit des transferts issus du parc immobilier privé. La création d’une société communale de création et de rénovation de logements servira à atteindre cet objectif.
Dans les grands projets immobiliers privés. Nous imposons ⅓ de logements publics et ⅓ de logements abordables dans les grands projets privés. C’est possible puisque la Ville impose depuis peu 10% de logements publics dans les grands projets immobiliers privés.
Enfin, concrètement, tout proches du centre-ville, nous nous assurons que ne soient construits que des logements publics sur la friche Boch/Strada.
Deux. Faire revivre la ville grâce à du logement abordable et de qualité
- La Ville doit montrer l’exemple et réhabiliter ses bâtiments vides en priorité.
- Nous lançons un label « qualité » du logement pour lutter contre les logements trop chers et insalubres.
- Nous limitons les loyers pour permettre à davantage d’habitants et de jeunes de pouvoir vivre à La Louvière.
Nous actualisons le cadastre des bâtiments vides. Nous augmenterons le nombre de collaborateurs communaux dont ce sera la charge. Les citoyens pourront eux aussi signaler les bâtiments inoccupés. Un soutien sera organisé pour les propriétaires modestes qui rencontrent des difficultés à rendre leur logement habitable.
Si en Région wallonne, plus de 70 % des wallonnes et des wallons sont propriétaires de leur logement, à La Louvière, il y a tout de même 38 % de locataires. Sur ce marché, il y a peu de règles et il y a encore moins de contrôle. Ici, c’est le Far West du capitalisme qui prévaut. Résultat : énormément de locataires doivent consacrer une trop grande part de leur revenu en frais de logement, souvent de mauvaise qualité. Le risque de pauvreté chez les locataires est de plus de 36% en Belgique. À La Louvière, nous avons dénoncé le fait qu’il existe en 2024, des logements dans une seule chambre, avec une seule douche pour 11 “appartements” situés à l’extérieur et sans chauffage...
En 2013 par exemple, la Ville de Charleroi mettait sur pied une cellule de contrôle des logements. Elle se livre à des contrôles qu’elle veut d’envergure pour mettre fin aux marchands de sommeil.
Il doit exister une limitation dans le prix des loyers qu’un bailleur peut exiger. On ne doit pas pouvoir demander cinq cents euros pour un studio insalubre, comme c’est pourtant le cas aujourd’hui. Nous voulons que le gouvernement wallon instaure une grille contraignante fixant les prix des loyers. Ils seraient déterminés sur base de critères objectifs : la qualité du logement, le nombre de chambres, le confort, l’économie d’énergie, etc. Nous attribuerons à chaque critère un certain nombre de points et chaque point correspondra à une somme fixe. Ainsi, nous pourrons constituer le prix du loyer. Si le loueur ne respecte pas la grille des prix des loyers, le locataire doit avoir le droit de s’adresser à un juge afin que le loueur respecte effectivement cette grille.
Dans l’attente de cette grille, nous faisons une promotion active de l’utilisation du calculateur de loyer indicatif (grille des loyers) du Service Public de Wallonie pour qu’elle devienne systématique.
Sur base de la grille des loyers, nous imposons une attestation de conformité pour chaque location. Comme pour les véhicules ou pour les logements de l’Agence Immobilière Sociale, chaque bien sera soumis à un contrôle de la qualité et labellisé. Il y aura des contrôleurs supplémentaires de l’habitat afin d’augmenter sensiblement le nombre de contrôles. Nous faisons respecter, pour chaque logement mis en location, l’obligation d’afficher le montant du loyer et des charges. Ne pas indiquer ces informations sera passible d’amendes.
La ville gère elle-même un site internet avec toutes les habitations à louer. Avec un label de qualité et une indication du prix du loyer.
Les habitations qui ne satisfont pas aux exigences seront enregistrées comme insalubres ou inhabitables. Nous discutons avec les propriétaires pour trouver la meilleure solution pour rendre le logement à nouveau salubre.
Trois. Nous fondons une société communale louviéroise de construction et de rénovation du logement
Le PTB propose la mise sur pied d’une société publique de construction et de rénovation de logements, comme c’est le cas dans quelques grandes villes notamment en Allemagne. Cette société publique construira elle-même les logements nécessaires. Elle effectue également des travaux de rénovation et d’isolation. Ces sociétés ne coûtent pas d’argent à la collectivité. Situation assez logique : si ce secteur est rentable pour le privé, pourquoi coûterait-il pour le public s’il est bien géré ?
Cette société devrait également mettre en œuvre un plan d'isolation de tous les logements publics. Aujourd’hui, Centr’Habitat demande à des sociétés privées de réaliser les travaux mais cela coûte très cher et elle n’a pas toujours d’offres de la part des sociétés privées. Cette société communale de construction et de rénovation des logements pourrait préfinancer les travaux et se rembourser sur le gain énergétique pendant une durée limitée. Cette société pourrait travailler aussi avec les diverses primes régionales, ce qui réduirait d'autant le temps de remboursement.
L’endettement actuel d’une série de sociétés de logements de service public est en grande partie dû au fait justement que leurs occupants font partie des couches les plus défavorisées : ils paient donc des loyers assez bas. Comme le démontre l’exemple néerlandais où le logement social culmine à 34% de parts du marché locatif, augmenter le nombre et donc l’accès aux logements publics permet de les rendre tout à fait rentables au niveau financier.
Dans les quartiers denses et avec un parc de logement relativement obsolète, une telle société publique de logement et d'investissement peut aussi devenir le moteur du renouveau du quartier. Une société publique de logement communale devrait pouvoir exercer un droit de préemption et pourrait acheter, rénover et transformer des habitations à vendre. Ceci présente en outre l’avantage d’intégrer le logement public dans l’habitat existant et d’éviter les « grands blocs » d'habitations.